Depuis 1789, les députés représentent juridiquement la Nation tout entière.
Pourtant, l’analyse arithmétique de la représentativité réelle du Parlement en 2024 met en évidence un paradoxe profond : un vote moyen à l’Assemblée nationale ne représente que 6 % de la population française, soit 4,11 millions de personnes sur 68,52 millions.

Ce chiffre de 6 % ne remet pas en cause la légitimité constitutionnelle de l’Assemblée nationale, mais éclaire les causes du décrochage de la démocratie, illustré par le sondage ELABE-
1. Une exclusion massive
Sources : data.gouv.fr -
(1) https://www.archives-
68.250 000 -
(4) https://www.lemonde.fr/les-
Pour être encore plus prudents dans nos calculs, nous avons pris comme hypothèse que tous les députés étaient élus au premier tour avec 51 % des voix.
(5) https://datan.fr/statistiques/deputes-
Datan établit le taux moyen de participation des députés aux votes à seulement 29 %. Pour rendre notre démonstration irréfutable, nous avons volontairement doublé ce chiffre (58 %) compte tenu des incertitudes liées aux pourcentage de délégations de vote.
Mais même dans un scénario idéal où 100 % des députés voteraient, la représentativité réelle ne progresserait que de 6 % à 11 %.
Le tableau révèle une succession de filtres qui réduisent mécaniquement la représentativité :
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Résultat : 64,4 millions sur les 68,5 millions d'habitants ne sont pas représentés lors des votes à l'Assemblée, soit 94 % de la population.
Ainsi, les lois qui s’appliquent à tous proviennent d’un processus où 94 % de la population sont exclus de la décision finale : mineurs, étrangers, non-
Si tous les députés étaient présents et votaient, la représentativité passerait seulement de 6 % à 11 %.
La représentativité tomberait à 1 %
Si on retenait les chiffres très proches de la réalité :
25 % des voix pour l’élection d’un député
29 % des députés présents dans l’hémicycle
2. Une mécanique de dilution démocratique
Plusieurs phénomènes convergent :
Le scrutin majoritaire élimine mécaniquement de larges blocs de voix.
L’abstention structurelle réduit la base démocratique.
L’absence aux votes (63 % de non-
La discipline partisane empêche les députés de représenter pleinement la Nation.
→ Un parti majoritaire avec 23 % des sièges ne représentent numériquement que 2 % de la population lors des votes.
Les coalitions habilement négociées permettent à des minorités très faibles (ex : 1,11 %) de faire adopter des textes majeurs.
Cette perte de substance démocratique crée une situation où : voter semble ne servir à rien alimentant la défiance déjà observée (91 %).
3. Une représentativité en crise mais réformable.
Cette situation n’est pas une fatalité. Elle appelle un débat serein sur la manière de retisser le lien entre électeurs et représentants.
Réformes institutionnelles possibles :
Introduction d’une “dose intelligente” de proportionnelle modulable.
Encadrer le rôle des lobbies et conseillers politiques invisibles.
Créer un conseil de "sages" constitué de spécialistes de haut niveau.
Rendre le vote libre par défaut et s'interroger sur le vote partisan.
Attribuer 5 % à 15 % de sièges à des citoyens tirés au sort.
Recourir au vote à bulletin secret pour les votes sensibles.
Réfléchir à des votations numériques, sectorielles et régionales.
Expérimenter des consultations citoyennes électroniques.
Inverser le sentiment populaire : "Voter ne sert à rien".
Inscription automatique sur les listes électorales.
Droit de vote à 16 ans.
Vote obligatoire (avec vote blanc comptabilisé)
etc.
Depuis 1872, l’urne à bulletins secrets structure notre démocratie.
À l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle, il devient légitime de s’interroger sur des outils modernes capables
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Un avant-
Conclusion
L’étude montre que, sans contester la légitimité juridique de l’assemblée, la représentativité numérique du vote parlementaire est tombée à un niveau extrêmement faible : 6 %.
Ce constat arithmétique, fondé sur les données officielles de 2024, éclaire la fracture de la démocratie.
Il ouvre la voie à un débat indispensable pour restaurer la confiance, renforcer la participation citoyenne et moderniser nos pratiques démocratiques.
CONCEPTION & REALISATION
Novembre 2025
Philippe Géraudel.
NTIC -
ESSEC, Boston Consulting Group.
geraudel@hotmail.com
www.geraudel.online